1849 - Pompallier, J. B. F. Notes grammaticales sur la langue Maorie ou Neo-Zelandaise - Notes Grammaticales sur la Langue Maorie, p 3-22

       
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  1849 - Pompallier, J. B. F. Notes grammaticales sur la langue Maorie ou Neo-Zelandaise - Notes Grammaticales sur la Langue Maorie, p 3-22
 
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Notes Grammaticales sur la Langue Maorie

[Image of page 3]

Notes grammaticales

SUR LA LANGUE MAORIE

CHAPITRE PREMIER.

La langue Maorie a cinq voyelles qui sont: a, e, i, o, u.

Elles se prononcent comme en latin, ou en italien.

Les consonnes sont au nombre de dix: g, h, k, m, n, p, r, t, w, ng. Cette dernière se prononce fortement du nez et presque comme le ng final des mots anglais.

II se prononce du gosier en aspirant.

Chaque lettre est articulée distinctement, dans le discours.


CHAPITRE DEUXIÈME.

DE L'ARTICLE.

Dans la langue maorie, on distingue deux sortes d'articles: l'article défini et l'article indéfini.

[Image of page 4]

L'article défini est te: Exemple l'oiseau, te manu.

L'article indéfini est he: Ex. un homme, he tangata.

L'article défini et l'article indéfini sont employés au singulier pour les deux genres indistinctement: Ex. l'homme, te tangata; la femme, te wahine; un homme, he tan gata; une femme, he wahine.

Au pluriel l'article défini est nga: Ex. les hommes, nga tangata.

L'article indéfini pluriel est ordinairement e tahi, Ex. des, quelques hommes, e tahi tangata.


CHAPITRE TROISIÈME.

DES SUBSTANTIFS.

Il y a deux substantifs: le substantif propre et le substantif commun. L'un et l'autre se déclinent.

Le substantif commun est précédé de certaines particules, pour les cas du singulier et du pluriel; Exemple:

Nom.

L'homme,

te tangata.

no, o

Gén.

de l'homme, ou

te tangata.

na, a

Dat.

à l'homme,

ki te tangata.

Acc.

l'homme,

te tangata.

Voc.

ô homme,

e te tangata.

Abl.

de l'homme.

i te tangata.

[Image of page 5]

PLURIEL.

Nom.

les hommes,

nga tangata.
no, o

Gén.

des hommes,

nga tangata.
na, a

Dat.

aux hommes,

ki nga tangata.

Acc.

les hommes,

nga tangata.

Voc.

ô hommes,

e nga tangata.

Abl.

des hommes,

i, e nga tangata.

2° Le substantif propre se décline, en omettant l'article et en conservant les particules.

3° Les substantifs ont deux genres: le masculin et le féminin.

Les genres ne se distinguent pas par l'article, qui est invariable, mais bien par l'addition des mots tane (mâle) pour le genre masculin, et wahine (femelle) pour le genre féminin. Ex.: un père, he matua tane; une mère, he matua wahine; l'oiseau mâle, te manu tane; l'oiseau femelle, te manu wahine.

Nota. Les Maoris emploient souvent des mots qui par eux-mèmes désignent le genre. Ex.: le frère, te teina; la soeur, te tuahine. Les animaux pris dans un sens général, ont une autre indication pour le genre. Ex.: les mâles, nga tourawi; les femelles, nga uwha.

[Image of page 6]

CHAPITRE QUATRIÈME.

DE L'ADJECTIF.

Les adjectifs sont invariables et se mettent généralement après le substantif, comme en français. Exemple: l'homme bon, te tangata pai. Cependant on trouve souvent l'adjectif avant le substantif; mais alors il est précédé par la particule ka. Ex.: la pluie est abondante, ka nui te ua. Le verbe être ne s'exprime pas.

La particule atu après l'adjectif, indique le comparatif. Ex.: la pirogue est grande, te waka nui; le navire est plus grand, te kaipuke e nui atu.

La particule rawa indique le superlatif. Ex.: le navire très-grand, te kaipuke nui rawa.

Souvent on exprime le superlatif par la répétition de l'adjectif. Ex.: Très-grand, nuinui, ou bien nunui, par contraction: très-petit, nohinohi, ou nonohi.


CHAPITRE CINQUIÈME.

DES PRONOMS.

1° DU PRONOM PERSONNEL.

SINGULIER.

Moi,

ahau.

Toi,

koe.

Elle, lui,

ia.

[Image of page 7]

DUEL ABSOLU.

Nous deux,

taua.

Vous deux,

korua.

Eux, ou elles deux,

raua.

DUEL RELATIF.

Nous deux, (d'un autre côté, et pas vous)

maua.

PLURIEL.

Nous (tous)

tatou.

Nous (id. )

koutou.

Eux, elles (id. )

raton.

PLURIEL RELATIF.

Nous, d'un autre côté (et pas vous).

matou,

D'après cette notion, on peut déjà un peu juger du génie de la langue maorie.

Les pronoms personnels ont quatre pluriels, deux pour le duel, et deux pour exprimer plus de deux personnes.

1° Deux duels: l'un qui est employé, lorsque quelqu'un parle pour lui-méme et pour une autre personne, sans avoir égard à quelque autre individu: ce duel peut s'appeler absolu.

Le second duel s'emploie, lorsqu'une personne parle pour elle-même et pour une autre, à l'exclusion d'autres personnes: ce duel peut s'appeler relatif.

Exemple pour le duel absolu: Deux personnes s'entretiennent en particulier; l'une dit à l'autre: allons à l'église, haere taua ki te ware karakia.

[Image of page 8]

Si dans le même cas, parmi plusieurs personnes, deux doivent s'en aller, et que l'une d'elles dise aux autres, qui restent: nous allons à l'église; alors on emploie le duel relatif: E haere ana maua ki te ware karakia.

Cette manière de s'exprimer absolument sans avoir égard à un autre individu, ou relativement, en ayant égard a quelqu'un qui n'est pas compris, dans les personnes, dont ou parle, est d'un génie tout spécial à la langue maorie.

2° Les deux pluriels s'emploient presque de la même manière. Exemple: Une personne, parlant de tous ceux qui sont présents, ou bien de tous ceux qu'on comprend dans le discours sans exception, dira: Allons à l'église, Haere tatou ki te ware karakia.

Mais si quelqu'un parlait de plusieurs, en exceptant quelques individus, ou même un seul de la compagnie, il dirait: E haere ana matou ki te ware karakia.

Il faut observer que le duel et le pluriel relatifs ne s'emploient que pour le pronom de la première personne.

Les pronoms personnels se déclinent ainsi:

SINGULIER.

Ahau, ou hau,

moi.

Naku,

de moi.

Ki ahau,

à moi.

Ahau,

moi.

E ahau,

ô moi!

I ahau

de moi

E ahau

de moi.

DUEL ABSOLU.

Taua,

nous deux.

No, o,
Na, a,
taua

de nous.

[Image of page 9]

Ki a taua,

à nous.

Taua,

nous.

E taua,

ô nous.

Na, ou e taua,

de nous.

DUEL RELATIF.

Maua, nous deux (et non pas vous).

Les autres cas se déclinent comme ceux du duel absolu, en conservant les mêmes particules,

PLURIEL ABSOLU,

Tatou.

nous (sans exception),

No, o tatou,

de nous.

Na, a tatou,

de nous.

Ki a tatou,

à nous.

Tatou,

nous.

E tatou,

ô nous.

Na, ou e tatou,

de nous.

PLURIEL RELATIF.

Matou,

nous (et non pas vous).

Les autres cas se déclinent avec les mêmes particules que ci-dessus.

DÉCLINAISON DES PRONOMS DE LA DEUXIÈME PERSONNE.

Koe,

toi, ou tu

Nou, ou nau,

de toi.

Ki a koe,

à toi,

[Image of page 10]

Koe,

toi.

E koe,

ô toi!

Nau, ou e koe,

de toi.

DUEL UNIQUE.

Korua,

vous deux.

Na korua,

de vous.

ou

no korua,

de vous.

Ki a korua,

à vous.

Korua, ou i a korua,

vous.

E korua,

ô vous!

Na, ou e korua,

de vous.

PRONOMS DE LA TROISIÈME PERSONNE.

Ia,

lui, elle.

Nana,

de lui, d'elle.

Ki a ia,

à lui, à elle.

I a ia,

lui, elle.

E ia,

ô lui! ô elle!

E ia,
Nana,

de lui, d'elle.

DUEL UNIQUE.

Raua,

eux, ou elles deux

No, o raua,
Na, a raua,

d'eux, d'elles.

Ki a raua,

à eux, à elles.

I a raua,

eux, elles.

E raua,

ô eux! ô elles!

Na, ou e raua,

d'eux, d'elles.

[Image of page 11]

PLURIEL UNIQUE.

Ratou,

eux, elles.

No, o ratou
Na, a ratou

d'eux, d'elles.

Ki a ratou,

a eux, a elles.

I a ratou,

eux, elles.

E ratou,

ô eux! ô elles!

Na ratou,
E ratou,

d'eux, d'elles.

DES PRONOMS POSSESSIFS.

Les pronoms possessifs paraissent être de tous les genres.

Mien, mienne, mien,

toku, ou taku.

Gén,

noku, ou naku.

Dat.

ki toku, ou taku.

Acc.

toku, ou taku.

Voc.

e toku, ou taku.

Abl.

i toku. ou naku.

PLURIEL UNIQUE.

Miens, miennes, miens, oku, ou aku.

Les autres cas se déclinent, comme ci-dessus, avec les particules.

DUEL ABSOLU.

Le nôtre, la nôtre, le nôtre (de nous deux), to, ou ta taua.

Les autres cas, comme plus haut, avec les particules,

[Image of page 12]

DUEL RELATIF

Le nôtre (de nous deux, d'une autre part), to, ou ta maua.

Les autres cas, comme plus haut.

PLURIEL ABSOLU.

Les nôtres (de nous sans exception), o, ou a tatou.

Les autres cas, comme plus haut.

PLURIEL RELATIF.

Les nôtres (de nous et pas de vous) o, ou a matou.

Les autres cas, comme ci-dessus.

REMARQUE. Comme le pronom possessif a au singulier, un sens pluriel, parce qu'il exprime une collection d'individus pour un seul objet possédé, il s'ensuit que la distinction du pluriel absolu et du pluriel relatif, a lieu, pour ce pronom au singulier. Exemple:

Le nôtre (de nous sans exception), to, ou ta tatou.

Les autres cas, comme plus haut.

Le nôtre (de nous plusieurs, et pas de vous), to, ou ta matou.

Les autres cas, comme d'ordinaire.

EXEMPLES POUR LES RÈGLES DONT NOUS VENONS DE PARLER:

S.

Ma maison,

toku, ou taku ware.

D.

A.

Notre maison (de nous deux),

to, ou ta taua ware.

D.

R.

id. (de nous deux, et pas de vous),

to, ou ta maua ware.

[Image of page 13]

P.

A.

id.

(de nous tous sans exception

to, ou ta tatou ware

P.

R.

id.

(de nous tous, et pas de vous),

to, ou ta matou ware,

PRONOMS POSSESSIF DE LA DEUXIÈME PERSONNE.

SINGULIER.

Ton, ta, tien, tienne,

Tau, ou tou

Les autres cas, comme plus haut.

DUEL.

Votre (de vous deux)

to, ou ta korua, etc.

SINGULIER COLLECTIF DE PLUS DE DEUX.

Votre (de vous tous)

to, ou ta koutou, etc.

PLURIEL.

Vos (de vous tous)

o, ou a koutou, etc.

PRONOMS POSSESSIFS DE LA TROISIÈME PERSONNE.

SINGULIER.

Son, sa, sien, sienne,

tona, ou tana, etc.

Leur, (de deux),

to, ou ta raua,

PLURIEL.

Ses,

ona, ou ana, etc.

[Image of page 14]

DUEL.

Leurs (de deux)

o, ou a raua, etc.

PLURIEL.

Leurs (d'eux tous)

o, ou a ratou, etc.

PRONOMS DÉMONSTRATIFS.

Ce, cet, cette,

taua.

Ou bien pour désigner une chose présente,

tenei.

proche,

tena.

éloignée,

tera, etc.

PLURIEL.

Ces, etc.

aua, etc.

Pour les choses présentes,

enei.

proches,

ena.

éloignées,

era.

DES PRONOMS INTERROGATIFS

POUR LES PERSONNES,

Lequel, laquelle,

wai, ko wai.

POUR LES CHOSES,

Lequel, laquelle,

aha.

PRONOMS RELATIFS.

Les pronoms relatifs sont généralement peu employés dans cette langue. Dans le cas d'un pronom relatif, on doit changer la phrase de façon que le membre qui devrait être suivi d'un pronom relatif, soit changé en participe passif; alors le sujet est mis à l'ablatif; ou bien le pronom

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relatif se change en pronom personnel au moyen des particules nana, ou nona; ex.: Dieu qui nous aime (changez ainsi), nous sommes aimés de Dieu, e arohatia ana tatou e te Atua; ou bien: Dieu de lui-même nous aime, te Atua nana e aroha ki a tatou; l'homme dont j'ai parlé, te tangata i Korerotia e hau; ou mieux: te tangata naku i korero atu; le poisson que je l'ai donné, te ika i ho atu ki a koe e hau, ou te ika naku i ho atu ki a koe. L'oiseau que j'ai vu, te manu i kitea e ahau, ou te manu naku i kite. L'habit que tu as vendu, et dont on t'a payé le prix, est précieux, e papai te kakahu nau i hoko atu, a tango i te utu, ou e papai te kakahu i hokoa atu e koe, a utua ai ia ki a koe.


CHAPITRE SIXIÈME.

DES VERBES.

Dans la langue maorie, on retrouve presque tous les verbes des autres langues. La manière de les conjuguer est facile; car leur terminaison, à tous les temps, est toujours la même. Seulement les verbes actifs diffèrent des verbes passifs par l'addition de quelques syllabes à la finale.

J'aime, e aroha ana ahau.

Je suis aimé, e arohotia ana ahau.

Les verbes passifs se forment le plus souvent, en ajoutant à la terminaison active la finale tia, ou simplement, a. Exemple: J'aime Dieu, e aroha ana ahau ki te Atua. Je

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suis aimé de Dieu, e arohatia ana ahau e te Atua.

Cependant cette formation varie suivant la lettre qui termine le mot du verbe, et selon le plaisir de l'oreille. Si le mot se termine en a, on peut ajouter, pour la forme passive, tia; s'il se termine par e, ajoutez a, ou tia; s'il se termine par i, ajoutez tia, ou seulement, a, ou bien, ina; si l'actif se termine par o', ajoutez a, na, tia, ria. Une seule de ces syllabes est choisie, selon que cela semble plaire à l'oreille; si la finale est u, il faut y ajouter tia, ou ria, ou simplement, a. Ce mode de conjugaison est tout à fait facile, la terminaison étant la même pour tous les temps, excepté dans un petit nombre de verbes irréguliers.

INDICATIF PRÉSENT.

J'aime,

e aroha ana ahau.

Tu aimes,

id. koe.

Il aime,

id. ia.

DUEL ABSOLU.

Nous aimons,

id. taua.

Vous aimez,

id. korua

Ils aiment,

id. raua.

DUEL RELATIF.

Nous aimons,

id. maua

PLURIEL ABSOLU.

Nous aimons,

id. tatou.

Vous aimez,

id. koutou.

Ils aiment,

id. ratou.

[Image of page 17]

PLURIEL RELATIF.

Nous aimons, id. matou.

Les prétérits sont compris en un seul; le sens et les particules les distinguent.

J'aimais, j'ai aimé, j'avais aimé, kua, ou ka, ou i aroha ahau.

Les autres personnes et les autres nombres se conjuguent, en changeant le pronom personnel, comme au présent de l'indicatif.

Le futur présent, le futur passé et le conditionnel se conjuguent assez ordinairement, en plaçant le pronom avant le verbe suivi de la particule ai.

Le subjonctif présent: que j'aime, kia aroha ahau.

Tous ces prétérits: j'aurais aimé, que j'aie aimé, que j'aimasse, kia aroha ahau.

Le conditionnel passé, que j'eusse aimé, kia aroha ai ahau.

Il n'existe pas d'infinitif présent, ou bien l'infinitif n'est autre chose qu'une sorte de substantif, comme dans le latin; ex.: MALUM EST MENTIRI, e kino te korero teka.

L'infinitif passé n'existe pas. Alors on emploie une tournure pour l'exprimer. Ex.: Il lui a été pernicieux d'avoir aimé le monde; dites: Son amour pour le monde lui a été pernicieux. Tana aroha ata ki te ao ko te mea i wakakino ai ki a ia.

LE FUTUR INFINITIF.

Il ne s'emploie pas; il faut encore se servir d'une tournure. Ex.: Je crois devoir venir, e wakaaro ana ahau kia haere mai ahau, c'est-à-dire, je crois que je viendrai.

PARTICIPE PRÉSENT.

Aimant, e aroha ana ano, c'est-à-dire, étant aimant.

[Image of page 18]

PARTICIPE PASSÉ PASSIF.

Aimé, aimée, e arohatia ana ano.

GÉRONDIF.

D'aimer s'exprime par le substantif au génitif, Ex.: o te aroha, de l'amour. -- En aimant, se rend également par le substantif, ou par le participe présent, Ex.: i te aroha, ou e aroha ana ano, par l'amour, ou aimant. --A aimer, par le substantif, ou par le verbe au subjonctif, mo te aroha, ou kia aroha, pour l'amour, ou que j'aime.

REMARQUE. 1° Dans les conjugaisons des verbes, la particule ana, ajoutée aux temps présents, paraît être une sorte de verbe auxiliaire, correspondant au verbe être, en sorte que le sens de cette phrase: e aroha ana ahau, est, mot à mot, celui-ci: Je suis aimant. D'où l'on voit que les verbes de la langue maorie paraissent être des participes présents, conjugués avec le verbe auxiliaire être.

2° Dans les conjugaisons, la règle est de placer le sujet (le futur excepté) à la fin, c'est-à-dire, immédiatement après le verbe, avec toutes ses particules auxiliaires.

3° On emploie, avec la particule ana, dans les verbes, certaines autres particules; mais le plus souvent on les sous-entend.

Ces particules sont: ra, hoki, ou ra seulement, ou hoki, comme dans cette phrase: J'aime Dieu, e aroha ana ra hoki ahau; ou bien: e aroha ana ra ahau, ou encore; e aroha ana hoki ahau.

4° Les temps passés du mode de l'indicatif, prennent quelquefois la particule i, au lieu de kua ou ka. Ex.: J'ai aimé, i aroha ai ahau.

5° Le verbe auxiliaire avoir est inconnu dans la langue

[Image of page 19]

maorie. On emploie certaines tournures qui y suppléent. Ex.: Pour traduire cette phrase: j'ai un beau livre, il faut dire: un livre beau à moi, sous-entendu est. He pukapuka pupai ki ahau, ou bien: Mon livre beau, sous-entendu est, e papai taku pukapuka.

Les verbes impersonnels ne diffèrent des autres que par l'exclusion des pronoms personnels. Il pleut: e ua ana,

6° ADVERBES.

ADVERBES DE TEMPS.

Ahea,

quand.

Aianei,

aujourd'hui.

Inanahi,

hier.

Apopo,

demain.

A te tahi ra,

après-demain.

I te ao,

dans le jour, durant le jour,

I te po,

dans la nuit, durant la nuit.

Inamata,

anciennement.

Wawe,

sur-le-champ, tout-à-coup.

I mua,

avant.

I muri,

après.

A te ahiahi,

sur le soir (au futur).

A te ata,

le matin (idem.)

I te ahiahi,

sur le soir (passé).

I te ata,

le matin (passé).

ADVERBES NÉGATIFS.

Kahore,
Ekore,
E hara,
Kihai,

Non, point.

Kaua,

Pour que ne.

Aua,

Afin que ne, de peur que

[Image of page 20]

ADVERBES DE QUANTITÉ.

Tinitini,

beaucoup (numérativement)

Nui,

beaucoup.

Iti,

peu.

Ruarua,

peu (numérativement).

Rahi,

largement.

Maha,

abondamment.

Pupu,

idem.

Kati,

assez.

ADVERBES DE QUALITÉ.

Rawa,

meilleur, excellent.

Pai,

beau, bon.

Kino,

mal.

Pakeke,

durement.

Ngwarii,

facilement, doucement.

Pono,

vraiment.

Teka,

faussement.

ADVERBES AFFIRMATIFS.

Ae,

oui.

Koia,

certainement.

ADVERBES DUBITATIFS.

Pea,

peut-être, par hasard.

Ae pea,

probablement.

Aua,

douteux.

[Image of page 21]

7° PRÉPOSITIONS.

I,

de, des, dans.

Mua,

avant.

Na, no,

de, des.

Kei,

auprès, en, dans.

Runga,

au-dessus.

Ki,

auprès, ou au, à.

CONJONCTIONS.

Kia,

afin que.

A,

et.

Me,

et.

INTERJECTIONS.

Ah ah,

signe d'admiration.

Hi,

signe d'indignation, ou de mépris.

Aue,

hélas! signe d'affliction, de compassion.

NOTES FONDAMENTALES.

L'étude de la langue Maorie est une chose très-facile. Lorsqu'on comprend quelques mots substantifs, alors on connaît de suite l'adjectif, le verbe et l'adverbe; car le même mot sert pour exprimer ces trois autres parties du discours, moyennant une légère modification du mot, et un certain usage des particules.

Exemples: Te aroha, l'amour (subst.); e aroha ana ahau, j'aime (verbe); he hunga aroha, personne aimable (adj.); je sers Dieu avec amour, e rongo aroha ana ahau ki te Atua.

[Image of page 22]

Souvent les substantifs abstraits se forment en ajoutant les mots tanga, ou ranga, ou kanga, à la fin du mot: e matau ana ahau, je comprends; te matauranga, l'intelligence.

Te tamariki, le jeune homme.

Te tamarikitanga, la jeunesse.

Les verbes causatifs se forment en faisant précéder le mot original par le mot waka.

Je vois, e kite ana ahau.

4° La Syntaxe de cette langue est très-simple.

RÈGLES.

Le sujet de la phrase suit toujours, ou presque toujours le verbe, excepté au futur, où il le précède. Ensuite on place le régime direct, et enfin le régime indirect.

L'adjectif suit ordinairement le substantif.

L'adverbe se place immédiatement après le verbe, avant la particule ana.

Les pronoms possessifs précèdent ordinairement le substantif.

Exemple:

Je crois fermement en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, existant en trois personnes distinctes, et en une seule nature; je l'aime de tout mon coeur, et mou prochain, comme moi-mème pour l'amour de lui.

E wakapano tonu ana ahau ki te Atua te matua kaha rawa, kai hanga i te rangi me te wenua, e ora ana ia i nga hunga e toru, i tona atuatanga kotahitanga, a e aroha ana hoki ahau ki a ia i toku ngakau katoa, a ki taku wakaritenga hoki, me ahau nei e aroha ki a hau ano, mo te aroha ki te Atua.

FIN DES NOTES GRAMMATICALES.



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